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Citoyenneté et nationalité


Citoyenneté et nationalité


Libération. Le 15/04/2002

Libération - 12/01/2002 - A Paris, les étrangers entrent en Conseil - Par Charlotte ROTMAN


Un organe consultatif voit le jour ce samedi. Attentes et témoignages.

Alibi ou progrès, le conseil consultatif des étrangers parisiens voit le jour ce samedi. Intitulé Conseil de la citoyenneté, il regroupe 90 habitants de la capitale, qui ne sont ni français, ni issus de l'Union européenne. En présentant jeudi son bébé, Khédidja Bourcart, chargée de l'intégration à la mairie de Paris, a placé cette nouvelle structure dans une filiation historique clairement à gau che: «Pendant la Commune, le maire adjoint de Paris était de nationalité hongroise», a-t-elle rappelé. Plus modestement, il s'agit aujourd'hui d'offrir la «reconnaissance d'une citoyenneté de résidence», pour encourager la participation civique des étrangers à l'échelon local. Mais surtout, pour attendre un éventuel droit de vote. Militant. Khédidja Bourcart a en effet revendiqué le caractère militant de cette innovation: «Plus qu'un instrument d'intégration, le conseil est un outil de reconnaissance de personnes que la loi électorale continue d'ignorer.» Au conseil de Paris du 19 novembre, Bertrand Delanoë avait d'ailleurs proposé sa création «dans l'attente d'une réforme constitutionnelle souhaitable», indispensable à l'octroi du droit de vote aux étrangers non communautaires. La droite (exceptés quatre élus UDF) avait voté contre. Philippe Séguin, ancien candidat RPR à la mairie de Paris, avait dénoncé «ces recettes magiques pour faire monter la mayonnaise de l'extrême droite» à l'approche des élections. Deux mois plus tard, le conseil voit le jour. Sur 300 candidats, 90 personnes de 36 nationalités différentes ont été choisies. «Il ne s'agit pas d'un conseil des communautés», stipule Khédidja Bourcart. Ses membres ne sont pas des représentants mandatés par leurs compatriotes. Mais ils feront en sorte que «les étrangers soient entendus de l'ensemble des élus». Organe consultatif, le conseil pourra s'exprimer sur les questions municipales comme le logement, l'école, la propreté, les transports, et formuler des propositions. Sabordage. Près de 300 000 étrangers vivent dans la capitale (soit environ 15 % des habitants) dont 170 000 sont non communautaires. Hier, avant même leur investiture, les membres de ce conseil, palliatif au droit de vote, pensaient déjà à leur sabordage. Car ils souhaitent tous «qu'à la prochaine mandature, ce conseil n'ait plus lieu d'être».



Libération - 28/01/2002 - Le Pen ressort le couplet anti-immigrés - Par Christophe FORCARI

Cheval de retour cultive vieux dada. Jean-Marie Le Pen a remis, hier, à l'occasion d'un colloque organisé par le Front national (FN) à Paris, le thème de l'immigration sur le tapis. La place occupée par la question de la sécurité dans la campagne présidentielle pousse le président du FN à revenir sur ce thème qui a assuré une partie de son succès. Les immigrés, «parqués à la périphérie des grands centres urbains, vivotent de l'assistanat octroyé par l'Etat d'accueil, alourdissent le terreau de l'insécurité, voire de la subversion», a-t-il notamment déclaré. A la «xénophilie» manifestée, selon lui, par l'ensemble des formations politiques, il oppose sa «francophilie» pour mieux réclamer des mesures destinées à préserver la «nationalité française». A commencer par la réaffirmation que «naît français tout enfant né de père ou de mère français», soit le retour au droit du sang. Le Pen réclame l'obligation pour les binationaux de choisir entre renoncer à leur nationalité d'origine et abandonner la nationalité française ou encore l'abrogation de l'acquisition automatique de la nationalité. Le président du Front national ne se prive pas de rappeler à ce propos que ses rencontres avec Jacques Chirac avant le premier tour de la présidentielle de 1988, puis entre les deux tours, avaient un but: savoir s'il comptait appliquer le programme de la droite sur la réforme du code de la nationalité. «Il m'a répondu non. Si, aujourd'hui, j'ai décidé de lever la confidentialité, c'est que Chirac répète qu'il est déshonorant de rencontrer Le Pen.».


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