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Affaires du RPR/Chirac


Les affaires du RPR / Chirac


 Le Figaro - 10/04/2002 - Montebourg relance les emplois fictifs

Le député PS de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, a dénoncé, hier le « silence honteux de la classe politique » au sujet des « emplois fictifs du RPR », affirmant que Jacques Chirac est le « candidat le plus soupçonné de l'histoire et le mieux protégé ». « Le refus par la secrétaire particulière de M. Chirac, Mme Annie Lhéritier, de déférer aux convocations de la justice et de la police dans l'affaire des emplois fictifs du RPR est une preuve supplémentaire de l'utilisation par le candidat Chirac de l'Elysée comme d'un sanctuaire lui permettant d'échapper à son destin judiciaire. ».



Libération - 06/02/2002 - Six autres affaires aux basques du Président - Par Renaud LECADRE

Les juges s'intéressent à l'imbrication RPR-mairie de Paris.

Six affaires en cours menacent Jacques Chirac, pour peu qu'il ne soit pas réélu. S'il l'était, il demeurerait protégé par son immunité présidentielle. 1. L'affaire des emplois fictifs. Le juge Patrick Desmures, qui l'instruit à Nanterre, met moins en cause les permanents du RPR bénéficiant d'emplois fictifs (rémunérés par la Ville de Paris ou des entreprises) que les organisateurs du système - Alain Juppé est en examen. Dans le dossier figure une lettre signée de Chirac en personne, insistant pour qu'une militante soit augmentée. En avril 1999, le magistrat se disait incompétent à le poursuivre, tout en notant qu'il existe de multiples indices qui «font peser à l'encontre de Jacques Chirac, d'avoir participé aux faits de prise illégale d'intérêt et d'abus de biens sociaux». 2. L'affaire des chargés de mission. Elle est instruite à Paris par la juge Colette Bismuth-Sauron. Le cabinet pléthorique du maire de Paris comportait également son lot d'emplois fictifs. Dans ce dossier figure une autre lettre signée Jacques Chirac. 3. L'affaire des HLM de la Ville de Paris. Anciennement instruite à Créteil par le juge Eric Halphen, elle est désormais confiée au juge Armand Riberolles. Le trucage des marchés passés par l'Office parisien de HLM (Opac) est établi, mais rien ne permettait de remonter jusqu'à Chirac. Puis vint la vidéoconfession posthume de Jean-Claude Mery, faux facturier en chef, et le revirement de François Ciolina, ancien dirigeant de l'Opac, le mettant en cause. En avril 2001, le juge Halphen s'est dit incompétent à poursuivre le chef de l'Etat, tout en soulignant que «M. Chirac est mis en cause de façon circonstanciée» et qu'il existe «des indices rendant vraisemblable qu'il ait pu participer à la commission des délits.» 4. L'affaire des lycées d'Ile-de-France. Instruite à Paris par les juges Armand Riberolles, Marc Brisset-Foucault et Renaud Van Ruymbeke. Là encore, le trucage des marchés publics est avéré, et confessé. Le RPR en était le principal bénéficiaire et organisateur, mais d'autres partis sont mis en cause. Là encore, certains ont évoqué le rôle de Jacques Chirac, qui aurait été «informé» du système sans pour autant en connaître les détails. En juillet 2001, les juges se sont déclarés incompétents tout en soulignant que «son audition, compte tenu des indices apparus, ne saurait être celle d'un simple témoin.» 5. L'affaire des voyages payés en liquide. Elle est jointe au dossier des lycées. De 1992 à 1995, Jacques Chirac et sa famille ont payé des billets d'avions en espèces pour un montant de 2,4 millions de francs. L'Elysée prétend que le cash provient des fonds secrets, les juges soupçonnent qu'il pourrait être issu d'une caisse noire. 6. L'affaire de la Sempap. Instruite à Paris par les juges Riberolles et Brisset-Foucault. L'imprimerie de la mairie de Paris comme haut lieu de gabegie financière. Chirac en a été régulièrement informé par l'inspection interne, mais n'a pas réagi. Ce dossier, relativement mineur par rapport aux autres, est pourtant celui qui a permis à la Cour de cassation de se prononcer sur l'immunité présidentielle.






Libération - 06/05/2002 -Après l'élection, les affaires continuent - Par Armelle THORAVAL


Chirac II. Ni les échecs politiques ni les scandales n'ont empêché le fondateur du RPR d'être réélu, à 69 ans

Des nouvelles instructions judiciaires mettant en cause le Président devraient s'ouvrir.

L'accalmie, cette trêve démocratique où les vilains dossiers ont été remisés sous le boisseau, risque d'être brève. Car le fardeau des affaires n'a cessé de s'alourdir. Jacques Chirac l'a porté dès le début de son septennat, avec ces privilèges d'attribution aux siens des appartements de la Ville de Paris, à des prix imbattables. Les découvertes d'un clientélisme de parti institutionnalisé succédaient aux soupçons de financements occultes sur les marchés publics. Avant même d'accéder à l'Elysée en 1995, son principal lieutenant, Michel Roussin, avait dû démissionner, parce qu'il était mis en cause, dans le dossier des HLM de Paris, par le juge Halphen. Affaire soldée par un non-lieu, s'agissant de l'ex-directeur de cabinet du maire de Paris, mâchoires serrées face aux juges, loyal quoi qu'il en coûte. Homme d'un système - construit grâce à vingt années de règne presque sans partage sur la mairie de Paris -, le Président a vu la plupart des maillons de cette machine mis au service du RPR, mis à nu. Au fil de ses pérégrinations, le juge Eric Halphen a aussi mis en cause Jean-Claude Méry, le principal collecteur de fonds occultes du RPR, qui met en scène les appels d'offres, prévient de leur déroulement contre gratification des entreprises élues. Ruse. Dans la foulée, il découvre le rôle de Louise-Yvonne Casetta, passée d'un poste officiel de secrétaire à l'Hôtel de Ville à celui d'intendante officieuse des cuisines financières gaullistes. La banquière du RPR a elle-même bénéficié de salaires fictifs, provenant notamment d'une entreprise de nettoyage. Une ruse pratiquée à large échelle, comme le démontrera le juge Patrick Desmure à Nanterre. Mais, à l'Elysée, Chirac résiste. Il est mis en cause, sans l'être personnellement. Certains des siens sont soumis à plus rude épreuve: la famille Tiberi - ses appartements, ses faux électeurs, son vrai-faux rapport - donne du fil à retordre au ministère de la Justice. Jacques Toubon veille au grain, pour que les dégâts ne s'étendent pas, pour que les juges ne se promènent pas sur des terres interdites. L'épisode de l'hélicoptère - dépêché dans l'Himalaya en 1996 afin de récupérer un procureur censé éteindre l'incendie menaçant Xavière - est resté célèbre. Luxe. Alors qu'il a été l'architecte des principales dérives, Chirac s'offre le luxe de plaider pour l'indépendance de la justice. Il fait oublier les manoeuvres de coulisse pour freiner les instructions judiciaires. Astucieux et pinailleurs, des avocats s'emploient, souvent avec succès, à protéger le chef de l'Etat, à saborder ces instructions qui ne progressent que lentement. Pourtant, c'est la dernière période de son septennat qui sera la plus rude. Son implication personnelle est prouvée, à Nanterre, dans les gestions des emplois fictifs. Peut-on l'entendre comme témoin ? Peut-on le poursuivre ? Le statut pénal du chef de l'Etat l'interdit-il ? A partir de 1999, cette haute question juridique ne cesse d'agiter les cercles de professeurs de droit. Les juges l'avouent délinquant; ils se disent empêchés. Il s'agit là de financement politique, pas encore de légèretés personnelles. Pas encore de soupçons d'enrichissement direct. Mais, à l'été 2000, les voyages payés en espèces à hauteur de quelque 2 millions de francs - New York, le Kenya, l'île Maurice - et des factures de 60 000 francs à 175 000 francs annoncent un tournant. Celui qui fut le promoteur de la loi sur la déclaration de patrimoine des élus en 1988 a oublié de remplir correctement la sienne; les fonds seraient secrets. La rhétorique est embarrassée mais vite oubliée. Dernière embûche, les 14 millions de francs qui auraient financé les dépenses ménagères du couple Chirac entre 1987 et 1995, découverts au printemps par l'Inspection générale de la ville de Paris. Chirac devra encore gérer une série de juges d'instruction à ses trousses durant le quinquennat qui s'ouvre. Touchera-t-il au statut pénal du chef de l'Etat comme il l'a évo qué?.











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