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Le parrainage et les 500 signatures


Ina.fr (JT France 2) - Candidats à la recherche de parrainages



Le Figaro - 02/04/2002 - Par Marie-Laure GERMON - Signatures, le sprint des prétendants à l'Elysée


Les candidats ont jusqu'à minuit pour déposer les 500 parrainages requis

Le week-end pascal a été laborieux pour la demi-douzaine de candidats à l'élection présidentielle qui peinent encore à rassembler les 500 signatures requises. Et pour cause. C'est en effet ce soir à minuit que le Conseil constitutionnel clôt la collecte des parrainages.

Il en manquait seize, samedi soir, à Jean-Marie Le Pen. Sans communiquer de nouveaux chiffres, le candidat du FN s'est, hier, déclaré confiant. « On a, je crois, remonté le courant de façon très positive », a-t-il dit sur LCI. Il ira porter lui-même les dernières signatures aujourd'hui au Conseil.

La candidate dissidente de l'UDF Christine Boutin a indiqué samedi que 499 signatures avaient été enregistrées et que, compte tenu des « plusieurs dizaines » de formulaires qu'elle n'a pas encore déposés, sa candidature était désormais une « formalité ».

Il ne manquait plus, samedi, « qu'une petite dizaine de parrainages » au candidat du Mouvement national républicain, Bruno Mégret. Il affirmait hier pouvoir « déposer mardi un complément de signatures au Conseil constitutionnel ». Lequel lui permettrait de totaliser « de 520 à 530 signatures ».

Au siège de Christiane Taubira, la candidate du PRG, on continuait hier à batailler ferme. « Ça rentre bien, on touche pratiquement le but. Plusieurs personnes s'en occupent, notamment au niveau des DOM-TOM. Mais nous tenons à avoir de la marge », expliquait hier une de ses proches. Cette dernière ne cachait cependant pas son inquiétude, pointant le « con-texte très formaliste de ces parrainages. Il suffit d'une goutte de Tip-ex sur une mention sans importance pour que le formulaire soit invalidé. C'est pourquoi nous ne pouvons pas avancer de chiffre exact, dans la mesure où bien des élus ont envoyé leurs parrainages directement au Conseil constitutionnel ».

L'écologiste indépendante Corinne Lepage, qui se disait « tout à fait confiante » il y a dix jours, a appelé ce week-end à la mobilisation de ses troupes. La candidate a présenté son manque à gagner d'une quarantaine de signatures comme la preuve de son indépendance. « Si j'étais, comme on l'a dit, le sous-marin de Chirac, croyez bien que je les aurais depuis longtemps, ces 500 parrai-nages ! »

Le candidat anti-impôts Nicolas Miguet, qui revendiquait samedi 459 signatures, le héraut de la semaine de quatre jours Pierre Larrouturou, qui en avançait pour sa part 450, paraissent moins bien partis.

Quant au sort électoral du MEI et de son dirigeant Antoine Waechter, ainsi que celui de Jacques Cheminade, le candidat de « la France avec les yeux du futur », il semble compromis, aucun des deux ne dépassant les 400 signatures.

Reste l'inconnue Pasqua. Selon Le JDD, le président du RPF ne totaliserait que 380 parrainages.

Pour les autres, il semble qu'il n'y ait plus rien à craindre. Avec 984 signatures déclarées, l'UDF François Bayrou bénéficie de l'excellente implantation locale de sa formation. Il en va de même pour le candidat du PCF Robert Hue, qui compte sur quelque 850 parrainages. Jean Saint-Josse, président de CPNT, qui avait déposé 720 parrainages le 26 mars, en revendique désormais 750. Au dernier relevé des compteurs, Jean-Pierre Chevènement en avançait 682, Arlette Laguiller 634, Alain Madelin 595, et Noël Mamère 525. Quant à Daniel Gluckstein, qui avait été le premier à faire enregistrer ses parrainages par le Conseil constitutionnel dès le 14 mars, il parvient au nombre de 515.

Pour connaître le dénouement de ce qui a fini par apparaître comme un véritable feuilleton, il faudra attendre jeudi, jour où le Conseil constitutionnel dévoilera la liste définitive des candidats autorisés à se présenter à l'élection présidentielle.




Les Echos - 22/02/2002 - Les formulaires de parrainage envoyés aux élus mardi prochain



A l'heure où désormais tous les candidats sont en lice pour la prochaine élection présidentielle, le « Journal officiel » a publié hier le décret donnant le calendrier des formulaires de parrainage d'un candidat à la présidentielle. Ceux-ci seront envoyés mardi prochain 26 février aux élus « habilités par la loi » à apporter leur signature à un postulant à l'Elysée. Pour pouvoir se présenter, un candidat doit disposer de 500 signatures émanant d'élus de 30 départements différents, dont pas plus d'un dixième d'un seul département. Les signatures doivent arriver entre le 14 mars et le 2 avril au Conseil constitutionnel, qui établira le 4 avril la liste des candidats. Peuvent apporter leur signature les maires, les députés, les sénateurs, les parlementaires européens français, les conseillers généraux et régionaux, les conseillers de Paris, les membres des assemblées de Corse et d'outre-mer, les présidents de communautés d'agglomération ou de communes, les élus du Conseil supérieur des Français de l'étranger, soit au total quelque 45.000 personnes. 

Libération - 03/04/2002 - Et les nominés sont...

Les candidats avaient jusqu'à hier minuit pour déposer leurs 500 signatures de parrainage. Derniers pointages.

Ultime coup de reins pour les impétrants à la candidature. Hier, à minuit, s'est clos le délai de dépôt des 500 parrainages pour l'élection présidentielle. Treize candidats sont déjà certains d'avoir les signatures nécessaires (lire ci-dessous). Mais les autres, franchiront-ils la barre fatidique des 500 paraphes d'élus ? Le suspense ne s'est pas arrêté à 0 heure, ce matin. Car les chiffres ne seront confirmés pour tous les candidats par le Conseil constitutionnel que demain. D'ici là, l'attente perdurera pour ceux qui franchissent de justesse la barre des 500 signatures et qui pourraient se voir retoquer au dernier moment par le Conseil. A commencer par Jean-Marie Le Pen. Il s'est battu jusqu'au bout. Le leader d'extrême droite s'est rendu lui-même dans les locaux du Conseil constitutionnel, hier, pour déposer une grosse enveloppe de signatures. Total: «503», a-t-il dit. Mais cela risque d'être insuffisant. Hier, en fin de matinée, les sages n'avaient recensé que 470 paraphes valides pour Le Pen. Et Yves Guéna, président du Conseil, laissait entendre que «Le Pen n'avait toujours pas le compte». Mais le président du FN attendait encore une quinzaine de signatures dans la soirée. «Jean-Marie Le Pen sera bien candidat à l'élection présidentielle avec 510 signatures», pronostiquait toutefois Carl Lang, numéro 3 du FN. Des navettes entre le Paquebot, siège du FN à Saint-Cloud, et la rue Montpensier se sont étalées tout au long de la soirée au fur et à mesure de la réception des signatures résiduelles, le dernier départ étant fixé vers 22 h 15. «Nous ne savons pas exactement ce qui a été envoyé directement par les maires au Conseil», précisait Carl Lang, chargé ces dernières semaines, en désespoir de cause et en remplacement de Martine Lehideux, présidente du groupe FN à la région Ile-de-France, de s'acquitter de cette mission quasi impossibleHier soir, il jugeait possible de disposer d'un «petit matelas de sécurité» plus douillet que prévu. Selon lui, la conformité administrative des documents acheminés auprès des juges constitutionnels hier a fait l'objet des vérifications plus attentives de la part des collecteurs du FN. «Nous craignons peu de déchets sur ces dernières signatures. Pour nous, elles sont valides. La seule chose que nous ne pouvons vérifier, ce sont les cas de doublons. Des maires qui, par exemple, auraient accordé leurs signatures à deux candidats», indiquait Carl Lang. Une dernière marge d'incertitude que l'appareil frontiste s'est occupé à réduire en déployant ses militants tous azimuts pour recueillir les précieux sésames. Un collecteur a ainsi fait l'aller et retour en Corse dans la journée pour ramener quelques signatures. «On est passés tout près de la catastrophe», lâchait malgré tout un responsable du FN, pas encore rasséréné. Carl Lang avouait, hier, avoir prêché le faux pour ne pas décourager les troupes et faire basculer les maires encore indécis. «Le 27 mars, quand nous annoncions qu'il nous manquait 38 signatures, c'était en fait 76 paraphes qui faisaient défaut», avouait le secrétaire général du mouvement qui a dû repêcher environ 250 signatures de maires qui lui ont fait faux bond. Les difficultés du clan Le Pen amusaient, hier, la tribu de Bruno Mégret. Le Mouvement national républicain a annoncé vers 16 heures qu'il avait déposé environ 520 paraphes. Une marge étroite. La candidate des Radicaux de gauche, parti de notables, s'est qualifiée sans (trop) de problèmes: Christiane Taubira assurait hier avoir 580 parrainages «validés par le Conseil constitutionnel». Même chose pour Christine Boutin, forte de 570 signatures. En revanche, Corinne Lepage, candidate au nom de Cap 21, n'était sûre de rien. «Les choses se présentent bien», confiait-elle en fin d'après-midi, alors qu'elle se rendait au Conseil constitutionnel pour apporter «entre 25 et 28» paraphes supplémentaires. «Je suis tout à fait confiante.» Et hier soir, c'est 515 signatures qu'elle a déposées en personne au Palais-Royal, escortée par quelques militants prêts à applaudir à tout rompre. Pour d'autres, c'est fini. Les écologistes Brice Lalonde et Antoine Waechter, patrons de Génération Ecologie et du Mouvement des écologistes indépendants, n'ont pas dépassé les 200 signatures chacun. «On est loin du compte», reconnaissait hier la vice-présidente de GE, France Gamerre, avant de dénoncer les «détournements de promesses». Elle accusait clairement les formations de droite puisque «98 % de nos promesses venaient de maires de l'opposition». Même amertume chez Antoine Waechter, où l'on admettait «être loin des prévisions». Jean-Luc Bennahmias, directeur de campagne de Noël Mamère, a fait un saut rapide au Conseil pour y déposer 13 signatures. Ce qui porte le total du candidat des Verts à 550. Pierre Larrouturou, chantre de la semaine des quatre jours, a aussi abandonné. Il a repris à son compte l'expression de l'UDF Jean-Louis Borloo selon laquelle il existe un «marché noir des signatures». En conséquence, il a décidé de saisir le Conseil constitutionnel et «par la suite, si cela s'avérait nécessaire, la Cour européenne des droits de l'homme». Le suspense semblait également terminé pour Charles Pasqua. Hier soir, les proches du président du conseil général des Hauts-de-Seine, qui venaient de déposer 44 signatures en dernière minute, admettaient n'avoir pu en recueillir que 444. Pourtant, dans la journée, ils ne désespéraient pas de parvenir aux 500. «Depuis ce week-end, nous avons incité les maires à envoyer directement les formulaires au Conseil constitutionnel. Certains l'ont fait par la poste, d'autres ont eu recours à des entreprises de portage express et quelques édiles ont même fait le déplacement jusqu'à Paris pour apporter leur parrainage», affirmait le député RPF Jean-Jacques Guillet, porte-parole de la campagne de Charles Pasqua. Homme de réseaux et d'amitiés allant au-delà de sa famille politique, l'ancien ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation a eu l'occasion de soigner son carnet d'adresses au cours de sa longue carrière politique. Difficile d'imaginer qu'un candidat comme lui ait été autant à la peine pour obtenir les signatures. L'explication est peut-être ailleurs. Crédité de 1 à 2 % dans les sondages, Charles Pasqua, 75 ans, pourrait avoir eu la tentation de jeter l'éponge plutôt que de rater sa sortie avec un score cuisant à la présidentielle. Le prétexte des signatures lui aurait fourni alors une excuse idéale. Quant à Nicolas Miguet, candidat du Rassemblement des contribuables français, il a déboulé vers 22 h 30 pour déposer 505 signatures. Un chiffre trop faible qui ne lui garantit pas de passer à travers le tamis constitutionnel. Peu lui importe, il vise les législatives. Les neuf sages ont, eux, calé leur montre sur l'horloge parlante. Et à minuit, les lourdes portes du Conseil se sont refermées, en attendant les signatures de certains départements d'outre-mer, au plus tard ce matin, à 9 heures.


Le Figaro - 18/04/2002 - Par Claude BELMONT - Poussés à la démission pour cause de parrainage

Plusieurs maires ruraux qui avaient donné leur signature au candidat Bruno Mégret (MNR) ont été mis en minorité par leur conseil municipal et sommés de démissionner. Ainsi Julien Goyot, premier magistrat de Saint-Christol-de-Rodières (Gard), 131 habitants, a-t-il essuyé une motion de défiance signée par ses dix colistiers.

« Aux termes de la loi, le parrainage, c'est une décision du maire. Je l'avais accordée non pas au nom de convictions politiques, mais en signe de protestation contre les pouvoirs publics et notamment le conseil général socialiste, qui n'a toujours pas réparé le pont qui a été endommagé par une crue voici quinze mois », explique Julien Goyot. Il a donné sa démission. Lui-même se définit comme un homme de sensibilité de gauche, à l'image de son conseil. Il ne votera pas pour Bruno Megret au premier tour, mais il rapporte son acte à « l'exercice de la démocratie ».

Ce que semblent pas avoir admis ses colistiers. « Le maire a mis le village dans une position qui n'était pas celle du conseil municipal élu voici douze mois sur des options de défense des intérêts communaux, avec une légère orientation à gauche, explique l'un des signataires de la motion. Surtout, le maire a menti au conseil, puisque, lors de la dernière réunion, il a dit qu'il ne donnerait sa signature à aucun des candidats. »

Dans l'Aude, c'est le maire de Marquein (60 habitants) qui a dû, lui aussi, rendre son écharpe. Il voulait simplement « que la démocratie puisse s'exprimer », sans pour autant épouser les thèses du MNR. « Dans ce département, nous avons assisté à une collecte forcenée de signatures pour le candidat Lionel Jospin, orchestrée par le conseil général socialiste, dénonce Henri Escortell, conseil régional MNR, qui a récolté quatre signatures pour son leader, dont la sienne, dans l'Aude. Avec à la clef des menaces de suppression de subventions pour les maires de petite commune qui auraient souhaité signer pour permettre à un candidat de participer au débat. Ici, nous sommes dans une situation proche de celle de l'Union soviétique. »

Dans différentes petites communes, après épluchage des listes de maires signataires, plusieurs conseils pourraient suivre le mouvement de protestation contre ceux qui ont cautionné Bruno Mégret ou Jean-Marie Le Pen.




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