Parti représenté : Les Verts
Déclaration de candidature
RFI - Noël Mamère chasse Alain Lipietz - 15/10/2001 par Clarisse Vernhes
Noël Mamère chasse Alain Lipietz
Au début du week-end, Noël Mamère affirmait sa décision «irrévocable» de ne pas porter les couleurs des Verts à la présidentielle. Vingt-quatre heures plus tard, après avoir changé d'avis et accepté finalement d'être le candidat des écologistes à la course à l'Elysée, il était officiellement investi.
«Rien ne pourra me faire changer d'avis» affirmait samedi au journal Le Monde, Noël Mamère en annonçant son «irrévocable» décision de ne pas être le candidat des Verts à l'élection présidentielle de 2002. Brisant un mutisme de près de 15 jours, le député semait ainsi la panique dans son parti. Dimanche, le député-maire de Bègles (Gironde) opérait un revirement de situation inédit au sein du parti écologiste en acceptant d'entrer dans la course à l'Elysée, après une partie de la nuit à discuter avec ses partisans et une journée à négocier avec la secrétaire nationale, Dominique Voynet. Une volte-face révélatrice de la confusion dans laquelle le mouvement se débat depuis déjà plusieurs mois. Revenant sur ce revirement de situation,Noël Mamère a évoqué ce lundi matin sur RFI son entretien avec Dominique Voynet : «Elle m'a répété que si je n'étais pas candidat, il n'y aura pas de candidat des verts, elle ne faisait pas de surenchère en disant cela». Dimanche, Noël Mamère avait déjà fait son mea culpa en déclarant : «Je dis avec modestie que l'on peut se tromper, que l'on peut douter, que l'on peut être ébranlé (à) C'est ce qui m'est arrivé. En même temps, j'ai conscience que dans les circonstances actuelles, je ne suis pas le plus mal placé pour porter la parole des Verts et pour la diffuser dans l'ensemble de la société».
Tout s'est donc joué ce week-end, lors du Conseil national des Verts -le parlement du parti- qui a destitué Alain Lipietz par 29 voix contre 70 pour Noël Mamère. Un résultat traduisant le désaveu du polytechnicien, pourtant choisi par les militants écologistes en juin dernier. Les Verts se sont donc débarrassés d'Alain Lipietz, devenu encombrant depuis ses déclarations en août en faveur d'une amnistie en Corse, même pour les auteurs de crime de sang. Mais une fois encore, les militants seront appelés à se prononcer afin de ratifier le choix du Conseil national. Les résultats devraient être connus d'ici deux semaines.
Les réactions des courants Verts
Cette investiture en forme de camouflet pour Dominique Voynet ne l'a cependant pas empêché de déclarer que Noël Mamère «bénéficiera de notre soutien sans réserve et de la mobilisation de tous les Verts». Quant à Alain Lipietz, le grand perdant de ce week-end, il a promis de soutenir «bien entendu» Noël Mamère en ajoutant toutefois : «Tout le monde a conscience que, cette fois, il faut se serrer les coudes. J'espère que ça bénéficiera au nouveau candidat (à) Chacun a conscience que savonner la planche du voisin n'est pas la meilleure solution». Le député Vert européen, Daniel Cohn-Bendit s'est dit «satisfait que les Verts aient la possibilité de sortir du trou (à) Noël Mamère a une chance très forte d'incarner quelque chose de nouveau parce qu'il est très pédagogique, parce qu'il explique très bien aux électeurs ce que seront les grands défis de demain». Un avis que ne partage absolument pas l'ancien ministre de l'Environnement et actuel président de Génération écologie, Brice Lalonde, qui a estimé que «le parti Vert allait de mal en pis» tout en qualifiant son nouveau candidat de «beau parleur de la politique politicienne» et se demandant même «Où était l'écologie dans tout ça ?»
Pour le parti socialiste, cette nouvelle candidature est une aubaine. Le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner a ironisé, dimanche que «les meilleurs choses ont une fin» tout en saluant son «copain» Noël Mamère estimant qu'il lui faudra «du tempérament, il en a et de l'invention, il n'en manque pas» pour mener sa campagne. Vincent Peillon, le porte-parole du PS s'est félicité de cette désignation mais a tout de même déclaré que les Verts avaient désormais «six mois pour se relancer». Arlette Laguiller, candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle a commenté la situation : «Que ce soit Lipietz ou Mamère, j'ai envie de juger la politique des Verts ( à) Ils participent au gouvernement Jospin, au gouvernement de la gauche plurielle et à ce titre, finalement ils cautionnent une politique anti-ouvrière, pro-patronale».
Il reste maintenant six mois au nouveau candidat des Verts pour prouver aux électeurs français, qui affichent, depuis quelques temps, de plus en plus de sensibilités et de choix écologistes dans leur mode de vie, qu'il mène un mouvement capable de maturité politique. Mais Noël Mamère aura également la délicate mission, dès lors sa confirmation par les militants, de redresser l'image et la crédibilité de son organisation et de ses responsables singulièrement entamées par des semaines d'affrontements et de controverses.
Tout s'est donc joué ce week-end, lors du Conseil national des Verts -le parlement du parti- qui a destitué Alain Lipietz par 29 voix contre 70 pour Noël Mamère. Un résultat traduisant le désaveu du polytechnicien, pourtant choisi par les militants écologistes en juin dernier. Les Verts se sont donc débarrassés d'Alain Lipietz, devenu encombrant depuis ses déclarations en août en faveur d'une amnistie en Corse, même pour les auteurs de crime de sang. Mais une fois encore, les militants seront appelés à se prononcer afin de ratifier le choix du Conseil national. Les résultats devraient être connus d'ici deux semaines.
Les réactions des courants Verts
Cette investiture en forme de camouflet pour Dominique Voynet ne l'a cependant pas empêché de déclarer que Noël Mamère «bénéficiera de notre soutien sans réserve et de la mobilisation de tous les Verts». Quant à Alain Lipietz, le grand perdant de ce week-end, il a promis de soutenir «bien entendu» Noël Mamère en ajoutant toutefois : «Tout le monde a conscience que, cette fois, il faut se serrer les coudes. J'espère que ça bénéficiera au nouveau candidat (à) Chacun a conscience que savonner la planche du voisin n'est pas la meilleure solution». Le député Vert européen, Daniel Cohn-Bendit s'est dit «satisfait que les Verts aient la possibilité de sortir du trou (à) Noël Mamère a une chance très forte d'incarner quelque chose de nouveau parce qu'il est très pédagogique, parce qu'il explique très bien aux électeurs ce que seront les grands défis de demain». Un avis que ne partage absolument pas l'ancien ministre de l'Environnement et actuel président de Génération écologie, Brice Lalonde, qui a estimé que «le parti Vert allait de mal en pis» tout en qualifiant son nouveau candidat de «beau parleur de la politique politicienne» et se demandant même «Où était l'écologie dans tout ça ?»
Pour le parti socialiste, cette nouvelle candidature est une aubaine. Le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner a ironisé, dimanche que «les meilleurs choses ont une fin» tout en saluant son «copain» Noël Mamère estimant qu'il lui faudra «du tempérament, il en a et de l'invention, il n'en manque pas» pour mener sa campagne. Vincent Peillon, le porte-parole du PS s'est félicité de cette désignation mais a tout de même déclaré que les Verts avaient désormais «six mois pour se relancer». Arlette Laguiller, candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle a commenté la situation : «Que ce soit Lipietz ou Mamère, j'ai envie de juger la politique des Verts ( à) Ils participent au gouvernement Jospin, au gouvernement de la gauche plurielle et à ce titre, finalement ils cautionnent une politique anti-ouvrière, pro-patronale».
Il reste maintenant six mois au nouveau candidat des Verts pour prouver aux électeurs français, qui affichent, depuis quelques temps, de plus en plus de sensibilités et de choix écologistes dans leur mode de vie, qu'il mène un mouvement capable de maturité politique. Mais Noël Mamère aura également la délicate mission, dès lors sa confirmation par les militants, de redresser l'image et la crédibilité de son organisation et de ses responsables singulièrement entamées par des semaines d'affrontements et de controverses.
Projet de campagne
Ina.fr - Programme électoral de Noël Mamère
RFI - Un programme bien vert - 05/03/2002
Un programme bien vert
Certaines des 160 propositions du candidat écologiste à l’élection présidentielle Noël Mamère «tranchent» résolument sur celles du PS, partenaire principal des Verts dans la gauche plurielle. Il est vrai que l’objectif n’est pas pour eux de recueillir 50% des suffrages au soir du deuxième tour.
Crédité de 6% des intentions de vote dans les sondages, Noël Mamère n’a pas à s’entourer de la prudence qui sied aux candidats probables du deuxième tour afin de ne pas compromettre leur victoire à l’élection présidentielle. Le Contrat Vert présenté aux électeurs se démarque donc, sur bien des points, du programme des autres candidats, même de gauche. L’objectif, Noël Mamère l’a réaffirmé, c’est d’être la deuxième force de gauche au soir du premier tour, le 21 avril, devant le communiste Robert Hue, qui fait actuellement jeu égal avec lui dans les sondages, ou même la candidate d’extrême-gauche Arlette Laguiller qui pourtant le dépasse.
Les 160 propositions du candidat écologiste balayent largement le champ économique, social, institutionnel, culturel ou «sociétal» avec parfois des positions qui, voulant «moderniser la gauche» lui donnent un sérieux coup de gant de crin. Dans le domaine de la sécurité, les verts reconnaissent le droit à la tranquillité pour les citoyens mais axent leur action davantage sur la prévention que sur la répression : 10 000 éducateurs spécialisés, aide aux victimes, fusion de la police et de la gendarmerie, abrogation des mesures réglementant les raves-parties.
Les jeunes font l’objet d’une attention particulière des Verts qui proposent que, de 18 à 25 ans ils perçoivent un revenu leur permettant d’être autonomes et que, dès 16 ans, ils soient majeurs et disposent du droit de vote.
Vers la VIème République
Deux propositions rendent un son plus provocateur : la dissolution des Renseignements généraux et la légalisation du cannabis pour «casser les mafias de la drogue». Le bridage des moteurs de voitures pour en limiter la vitesse est, dans un autre domaine, une proposition osée.
Ce programme entérine aussi la régularisation des sans papiers qui en font la demande et l’ouverture de la fonction publique aux résidants étrangers. Dans le domaine de l’entreprise rien qui puisse satisfaire le Medef (Mouvement des entreprises de France, organisation patronale) : droit de veto des comités d’entreprise sur les licenciements, semaine de quatre jours, réintégration des stocks-options dans les revenus, salaire minimum européen à 1000 euros.
La VIème république que Noël Mamère appelle de ses vœux verrait l’inititative citoyenne renforcée, par le referendum ou l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale d’une proposition signée par 500 000 personnes. Le plafond de l’éligibilité serait fixé à 70 ans, mesure à laquelle échapperait Jacques Chirac puisqu’il n’attendra cet âge qu’en novembre prochain…
Beaucoup d’autres aspects du programme sont plus traditionnellement ceux des écologistes comme l’annulation de la dette des pays pauvres, l’augmentation de l’aide au développement à 1% du PIB, l’instauration de la taxe Tobin en zone euro, une fiscalité anti-pollueurs, la sortie progressive du nucléaire ou la réforme de la politique agricole commune européenne.
Les 160 propositions du candidat écologiste balayent largement le champ économique, social, institutionnel, culturel ou «sociétal» avec parfois des positions qui, voulant «moderniser la gauche» lui donnent un sérieux coup de gant de crin. Dans le domaine de la sécurité, les verts reconnaissent le droit à la tranquillité pour les citoyens mais axent leur action davantage sur la prévention que sur la répression : 10 000 éducateurs spécialisés, aide aux victimes, fusion de la police et de la gendarmerie, abrogation des mesures réglementant les raves-parties.
Les jeunes font l’objet d’une attention particulière des Verts qui proposent que, de 18 à 25 ans ils perçoivent un revenu leur permettant d’être autonomes et que, dès 16 ans, ils soient majeurs et disposent du droit de vote.
Vers la VIème République
Deux propositions rendent un son plus provocateur : la dissolution des Renseignements généraux et la légalisation du cannabis pour «casser les mafias de la drogue». Le bridage des moteurs de voitures pour en limiter la vitesse est, dans un autre domaine, une proposition osée.
Ce programme entérine aussi la régularisation des sans papiers qui en font la demande et l’ouverture de la fonction publique aux résidants étrangers. Dans le domaine de l’entreprise rien qui puisse satisfaire le Medef (Mouvement des entreprises de France, organisation patronale) : droit de veto des comités d’entreprise sur les licenciements, semaine de quatre jours, réintégration des stocks-options dans les revenus, salaire minimum européen à 1000 euros.
La VIème république que Noël Mamère appelle de ses vœux verrait l’inititative citoyenne renforcée, par le referendum ou l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale d’une proposition signée par 500 000 personnes. Le plafond de l’éligibilité serait fixé à 70 ans, mesure à laquelle échapperait Jacques Chirac puisqu’il n’attendra cet âge qu’en novembre prochain…
Beaucoup d’autres aspects du programme sont plus traditionnellement ceux des écologistes comme l’annulation de la dette des pays pauvres, l’augmentation de l’aide au développement à 1% du PIB, l’instauration de la taxe Tobin en zone euro, une fiscalité anti-pollueurs, la sortie progressive du nucléaire ou la réforme de la politique agricole commune européenne.
Ina.fr - Avril 2002 - Clip officiel de campagne de Noël Mamère
Analyse d'avant premier tour
Libération, 18/04/2001
Journée du premier tour
France Soir. Le 22/04/2002
France Soir. Le 22/04/2002
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