Parti représenté : Parti Communiste Français (PCF)
Déclaration de candidature
Libération - 09/04/2011 - Robert Hue, candidat du doute ? par Pascal VIROT
Sauf énorme coup de théâtre, Robert Hue sera le candidat communiste à la présidentielle. Depuis le 1er octobre et jusqu'à ce samedi, les militants sont appelés à voter pour désigner qui, des huit postulants restant en lice (deux d'entre eux ont jeté l'éponge) dans des «primaires» internes, portera les couleurs du PCF. Des inconnus, à l'exception de Maxime Gremetz, député de la Somme, qui concourent sans illusions. Le député-maire de Montigny-lès-Cormeilles sera officiellement investi à la fin du mois, lors du XXXIe congrès du PCF qui accouchera du projet et du «nouveau» Parti communiste. A cette occasion, Robert Hue quittera ses fonctions de secrétaire national, au profit de Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, et deviendra «président» du PCF. Si le résultat de la consultation ne fait aucun doute place du Colonel-Fabien, des interrogations subsistent. La situation internationale est venue compliquer la donne. «Tout cela contribue à un renouvellement de la réflexion sur l'antimondialisation», explique un proche de Robert Hue. Le candidat sera-t-il en mesure de s'emparer de cette bannière? Difficultés. D'ores et déjà, les communistes prévoient d'organiser à la fin de l'année ou début 2002 un «Forum pour un autre monde», afin de nourrir le projet de Hue. «Nous devons trouver une réponse adaptée à l'action pour une autre organisation du monde», explique Michel Maso, directeur de cabinet de Robert Hue. Un Robert Hue qui, pour l'heure, éprouve quelques difficultés à développer une réflexion sur la mondialisation après les attentats du 11 septembre. Quitte à en laisser le monopole à l'extrême gauche, beaucoup plus vindicative, ou à Jean-Pierre Chevènement. «Il y a une prise de conscience universelle: le terrorisme a pris une ampleur exceptionnelle, c'est un totalitarisme. Ben Laden ce n'est ni Robin des Bois ni Che Guevara, c'est un facho et un assassin», explique-t-on dans l'entourage du secrétaire national. Mais au-delà de la solidarité avec les Américains (et «avec les dirigeants qu'ils se sont donnés», hommage qui a déplu dans certaines franges communistes), de l'émotion et de l'alignement sur le couple exécutif, le secrétaire national est à la peine pour engager une réflexion sur l'après-11 septembre et les méfaits de la «mondialisation capitaliste». «C'est vrai, c'est compliqué, mais le temps est fini d'un PCF qui dit: "Voilà ce qu'il faut faire"», justifie Michel Maso. Doublette. Mixer cette thématique avec la présidentielle peut se révéler compliqué. Le slogan, inauguré en août, lors de l'université d'été du PCF, peut apparaître réducteur. «Une autre politique à gauche» se veut un résumé de la stratégie présidentielle: le PCF ne demande pas un «coup de barre» à gauche (Robert Hue ne veut plus passer pour le «Monsieur Plus» de la majorité plurielle) ou de «gauchir» la politique du gouvernement, mais veut montrer le chemin d'une politique différente: «Il n'existe pas de voie possible entre le social-libéralisme (incarné, aux yeux du PCF, par le PS) et le libéralisme», assure Michel Maso. Comme à chaque élection présidentielle, le candidat communiste rêve d'être «un candidat de rassemblement» débordant les seuls rangs du parti. Symboliquement, doit-il quitter le siège du PCF? La question devrait être examinée d'ici peu, mais il y a de grandes chances que Robert Hue continue de siéger à «Fabien». Son staff de campagne sera composé d'un petit groupe de fidèles, dont Pierre Blotin, ancien numéro 2 du PCF, théoricien de «la mutation» communiste qui repique auprès de Hue après avoir quitté les instances dirigeantes en mars 2001. Reste à trouver une place de choix à Marie-George Buffet, qui, promet-on, sera «associée au plus près» à la campagne. Pourtant, la ministre s'est déjà interrogée publiquement sur la pérennité de la «doublette» qu'elle composera avec Hue. La vie à deux est parfois compliquée.
Les Echos - 09/10/2011 - Robert Hue choisi par le Parti communiste pour être candidat à la présidentielle par Cécile Cornudet
Désigné par les communistes pour être leur candidat à l'élection présidentielle de 2002, le secrétaire national du PC, Robert Hue, a entamé sa campagne hier en se montrant inquiet des conséquences des bombardements américains sur le peuple afghan.
Sitôt désigné candidat, sitôt parti en campagne. Robert Hue ne s'est pas attardé, hier, sur la décision massive des militants communistes de le désigner candidat à la présidentielle (il ne sera d'ailleurs officiellement investi que lors du congrès extraordinaire des 26-28 octobre prochains): il a d'emblée donné le tempo de sa campagne en cherchant, sur le terrain international, à s'inscrire dans la majorité tout en faisant entendre sa propre musique.
Le secrétaire national du PC s'est une nouvelle fois dit favorable « à une action résolue, de longue haleine et multiforme pour éradiquer le terrorisme », il a estimé que la France devait en être « solidaire et active » et jugé « les menaces proférées par Ben Laden intolérables ». Pour autant, il a exprimé « son inquiétude quant aux conséquences des bombardements sur le peuple afghan ». « La forme prise par l'intervention américaine en Afghanistan, avec ce qui apparaît comme des bombardements massifs, me fait craindre que le piège tendu par Ben Laden et les talibans fonctionne », a-t-il même constaté.
Depuis les attentats du 11 septembre dernier, Robert Hue multiplie les prises de position sur les questions internationales, une façon de faire oublier que le PC est un peu moins offensif sur la politique intérieure du gouvernement qu'il ne l'avait laissé entendre ces derniers mois. Il est vrai que les élections sénatoriales (où il a gagné quatre sièges) viennent opportunément de lui rappeler que son alliance avec le Parti socialiste peut être payante.
Quant au vote des militants proprement dit, il a beau être quasi plébiscitaire pour Robert Hue, il n'en est pas moins entaché d'un doute émis par les candidats perdants. Selon la direction du parti, Robert Hue a été choisi par 77,41 % des votants, devant Maxime Gremetz (15,27 %). De même, la participation a été jugée satisfaisante, puisque 46,08 % des 138.756 adhérents ont participé au vote. Mais cinq des huit candidats écartés ont dénoncé, dès la fin de la semaine dernière, le manque de « démocratie » dans la campagne. « L'absence de listes d'émargement dans de très nombreuses sections locales et fédérations départementales, le pseudo-vote par téléphone organisé à grande échelle, le vote par Internet sur le site du parti sans que celui-ci ne soit validé par une signature électronique, présagent un résultat global en forme de plébiscite », ont contesté Françoise Douchin, Michel Feuillebois, Maxime Gremetz, Grégoire Munck et Christian Pallatier, reprochant à la direction d'avoir organisé un « plébiscite à la soviétique ». La critique fait d'autant plus mal que c'est au nom de l'ouverture et de la mutation du parti que Robert Hue a organisé, pour la première fois, ce vote de tous les militants.
Vers une direction « bicéphale »
Candidat pour la seconde fois à la présidentielle, le secrétaire national arrivera cette fois devant les électeurs en ayant parachevé son travail de modernisation du Parti communiste. La réforme a été engagée lors du congrès de Martigues, en mars 2000; elle devrait déboucher sur la naissance d'un nouveau Parti communiste (même si le nom devrait rester inchangé), ouvert aux non-communistes et davantage en prise avec la société, lors du congrès extraordinaire des 26-28 octobre.
Une direction « bicéphale » devrait également être mise en place, Robert Hue devenant président du PCF, plus particulièrement en charge des questions internationales, et Marie-George Buffet prenant sa place de secrétaire national.
Projet de campagne
Le projet de campagne de Robert HUE en 2002 est disponible sur le site gouvernementale discours et vie publique. Cliquer ici pour ouvrir le programme et la déclaration
Ina.fr - 08/04/2002 - Clip de campagne de Robert Hue
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire